Michel Cazenave
« Relecture de Jung : le complexe du moi et son nécessaire dépassement (Jung et la spiritualité orientale). »
Contrairement à ce que qu’on croit d’habitude, Jung a toujours considéré que le moi n’était qu’un complexe – à construire sans doute, selon les modalités propres à chaque culture, mais, d’autre part, devant être dépassé.
C’est pourquoi il est allé chercher le concept de Soi dans les Upanishads indiennes – étant entendu toutefois que le Soi n’est pour lui qu’un « concept-limite », qui marque la frontière entre la psychologie et la métaphysique.
Quant à la réalité centrale de ce dernier domaine, ouvertement influencé par le néoplatonisme de Plotin, par la théologie négative du Pseudo-Denys, de Jean Scot Érigène et de Maître Eckhart, Jung a toujours considéré qu’il était de l’ordre de l’impensable et de l’irreprésentable, et qu’on ne pouvait donc le cerner que par la reconnaissance d’une ignorance essentielle.
Alain Gaffinel
« La méditation est-elle une thérapie ? »
Le terme de méditation Bouddhiste recouvre en fait des pratiques très variables dans leur forme et dans leur fond. Se plaçant dans la filiation de Chögyam Trungpa et dans le chemin ouvert par Prajna & Philia, le Dr Alain Gaffinel nous présentera la pratique de la méditation et nous montrera en quoi elle n'est pas une thérapie, ou alors une thérapie sans thérapeute et sans patient, et comment, en même temps, elle est l'espace même d'une rencontre possible avec soi.
Jean-Luc Giribone
« A la recherche du moi : une lecture croisée de Chögyam Trungpa et de Jacques Lacan. »
Pour le bouddhisme, tel que Chögyam Trungpa le présente aux Occidentaux, comme pour la psychanalyse, telle que Jacques Lacan la reformule, le moi est une instance trompeuse, source d'illusion et de méconnaissance. Mais s’agit-il dans les deux cas de la même illusion, de la même méconnaissance, et, finalement, du même moi ? Par une lecture croisée de ces deux auteurs majeurs, Jean-Luc Giribone nous donnera des éléments de réponse…
Fabrice Midal
« L'ego dans le bouddhisme.
Structure d'une illusion. »
Ce que le bouddhisme nomme ego n'a rien à voir avec sa notion en philosophie et en psychologie, il n'est compréhensible que d'une façon structurelle ou topologique. Le coeur de l'enseignement du Bouddha est l'affirmation que l'ego est une fiction. Que la vérité de l'existence humaine est la dimension du non-ego que C. Trungpa à nommé en anglais "egolessness" — mot qui est entré grâce à lui dans le dictionnaire d'Oxford. L'ego est un rapport à l'espace qui le crispe et tente de s'en saisir. Peut-on saisir l'espace ?
Jean-Jacques Tyszler
« Y a-t-il un sujet de l’inconscient ?
Sujet dénaturé par la pulsion, sujet divisé par le fantasme ou objet cause du désir, quelques définitions du sujet pour la psychanalyse. »
Le monde contemporain ôte, dans la réalité même, et en dépit de l’individualisme ambiant, toute place au sujet. Les psychanalystes se contenteront-ils d’une protestation humaniste ? Le terme de sujet ne renvoie pas pour nous à l’affirmation d’une subjectivité autonome que seuls les contraintes extérieures et le refoulement viendraient entraver. Divisé par le signifiant, lié à un objet qui cause son désir, le sujet de l’inconscient est plutôt une place vide, qui assure, dans la structure et dans le temps, la possibilité d’un jeu minimal. Cela n’impliquerait pas pour autant que la cure viserait, en dernier ressort, à permettre à qui la traverse de plus s’autoriser que de son désir singulier. Celui-ci s’inscrit dans un champ qui est collectif autant qu’individuel où la question de la responsabilité de chacun peut se trouver posée.
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