Un psychologue méditant explore ces deux mondes de l'esprit

A l’heure où la méditation touche le grand public et n’est plus réservée à une élite engagée sur une voie spirituelle orientale mais s’inscrit dans le champ de la santé mentale, la nouvelle génération de psychologues se trouve à la croisée des mondes. La pratique de la simple présence rencontre le soin psychique. La méditation alliée à la psychologie ouvrirait-elle un nouvel espace thérapeutique, une nouvelle entente de l’être humain plus profonde, plus juste, plus directe ?
Ce blog en est la recherche vivante.

mercredi 12 mai 2010

De la sérénité à l’angoisse

L’angoisse, pas sans rapport à la vérité
Après une séance particulièrement difficile, un patient de Jacques Lacan hésite à le quitter. Il s’accroche à la main de son analyste : « Mais enfin docteur, j’ai de l’angoisse ! ». A quoi Lacan lui répond : « Mon cher, l’angoisse n’est pas une maladie. Il vous faut comme tout le monde apprendre à vivre avec. » L’anecdote est parlante. Elle appartient au domaine analytique, thérapeutique, mais tout aussi bien existential. Dans son ouvrage Inhibition, Symptôme et Angoisse Freud rappelle que l’angoisse est sans objet défini (Objektlosigkeit), contrairement à la peur qui est focalisée sur un danger. Mais l’angoisse est une irruption dans l’inconnaissance générale où nous tenons notre propre vie, pas nécessairement psychopathologique. Ce n’est pas sans rapport avec l’analyse du phénomène de l’angoisse chez le penseur Soren Kierkegaard, qui fait de l’angoisse « le vertige de la liberté ». Ce n’est pas quelque chose qui vous effraie, mais le rien, l’absence de barrière entre vous et le monde, ce monde tel qu’il est. Lacan traite la question de l’angoisse en lui donnant toute son importance en psychanalyse, puisqu’il y consacre une année entière d’enseignement en 1962-1963. Le Séminaire Livre X. L’Angoisse éclaire le point de vue du psychanalyste français sur l’angoisse entendue comme « signal du réel » mais aussi « signe du désir » – le vrai. Dans l’ignorance et l’endormissement, gouverné par l’automatisme de la pensée et du mode de vie, pas d’angoisse. Celle-ci, bien qu’elle ne soit pas considérée comme désirable ou agréable, est le signe d’une vérité plus grande qui ne demande qu’à se faire jour et vient bousculer les habitudes, ouvrir, souvent malgré soi, vers le large. Lacan insiste et affirme en 1970 que dans l’angoisse « nous ne sommes pas sans un rapport avec la vérité » car l’angoisse est « l’affect central, celui autour de quoi tout s’ordonne. »

En général, on refuse l’angoisse et on croit qu’une existence humaine réussie consisterait à vivre dans la sérénité. On cherche une forme d’existence où l’on serait plutôt à l’aise. On parle, on fait des choses, parfois stressés, pressés, bousculés, mais au fond il n’y a pas de risque. On ne parle pas vraiment, on bavarde ; on n’a pas de vrais problèmes insurmontables, on les monte en épingle pour s’occuper et remplir sa conversation, avec les autres ou soi-même. On agit à moitié, sans trop y croire, les relations, le boulot, on fait aller. La plupart des gens trouvant que tout est très bien ainsi. Or la pratique de la méditation et l’engagement du Bouddha révèlent que ce n’est pas le cas.

Le Bouddha quitte la sérénité
Le Bouddha vivait dans un palais où il était supposé demeurer inatteignable, protégé des malheurs de la vie. Néanmoins, la découverte du Bouddha est l’angoisse devant le tragique de l’existence, la vieillesse, la maladie et la mort. Le monde contemporain, par une mise à distance effrénée des vérités pénibles de la vie, se plait dorénavant à croire que ce lot d’épreuves peut être évité, repoussé, oublié. Ce ne sont que des accidents, des ratés dans la gestion technique mondiale. Nous avons tant de gadgets pour éloigner l’angoisse désormais, la société en fabrique sans cesse de plus sophistiqués, et l’échec est tellement colossal… Les bouddhistes doivent redoubler de vigilance. Car la méditation si elle est mal comprise comme une recherche d’une plus grande maîtrise de soi, d’un refoulement de ses affects douloureux, d’une mise à distance de l’angoisse, participe de cette pente.

Or la découverte du Bouddha ne contient aucune promesse. Il commence son enseignement par la première noble vérité de la souffrance. En ce sens, le hinayana est absolument indépassable. C’est vrai, ça a été vrai, ce sera toujours vrai : la roue grince,
duhkha. Aucune chance d’échapper à la douleur d’être mortel, habité par une fragilité et une finitude qui nous débordent de toutes parts. Chögyam Trungpa aimait à le rappeler, ici dans Jeu d’illusion. Vie et enseignement de Naropa : « Le problème consiste à adopter l’attitude selon laquelle la douleur doit disparaître et qu’à ce moment-là ce sera le bonheur. C’est la croyance erronée qu’on cultive. La douleur ne s’en va jamais, et nous ne serons jamais heureux. C’est ça la vérité de la souffrance, dukhka satya. La douleur est toujours là ; on ne sera jamais heureux. Il existe donc un mantra pour vous. Ça vaut le coup de le répéter. Vous disposez désormais de la première initiation : vous avez un mantra ». La croyance aveugle dans le « droit au bonheur » qui nie les aspects douloureux de la vie, en mettant l’angoisse de côté comme n’étant pas une vérité spirituelle, se fourvoie.

L’angoisse réveille
L’angoisse est nécessaire. C’est à ce tournant qu’on attend généralement le bouddhisme, qu’il est alors aisé d’étiqueter « pessimiste » car il parle de la souffrance et l’élève comme vérité – et non pas une petite vérité en passant, sur laquelle il ne sera plus nécessaire de revenir une fois dite – une vérité noble. Considérer le bouddhisme comme pessimiste est fallacieux. C’est la recherche du confort qui est un poison d’après le Bouddha, c’est cela n’avoir aucune confiance dans la vie, en jetant le bébé avec l’eau du bain, la grandeur avec la fragilité, la vérité avec la souffrance. C’est, aussi curieux que cela puisse paraître, la sérénité qui nous étouffe le cœur. Qui l’étreint et le contraint à se faire chaque jour plus petit, plus endormi. L’éveil du Bouddha est aux antipodes de cette attitude. Quitter le palais et la route toute tracée pour marcher sur une voie qui reconnaisse l’angoisse au lieu de la nier, voilà l’exemple qu’il nous a laissé.

La vérité du dharma est irréductible à la sérénité, elle est bien plus vaste. C’est d’ailleurs très frappant qu’une pensée à ce point sensible à l’angoisse humaine ait été ravalée au rang de la sérénité la plus mièvre. Les enseignements bouddhiques sur l’ego, les trois poisons, la souffrance, la ronde des existences dans le
samsara, tout cela est fait pour nous plonger dans l’angoisse la plus vive, nous réveiller ! Et non nous conforter dans le fait que tout va bien se passer. L’angoisse en ce sens est synonyme de lucidité, d’intelligence, elle nous plonge la tête dans l’eau salutairement sobre de la prajna, elle tranche le voile des faux-semblants éthérés. La pratique de la méditation est faite de moments d’épreuve intenses, mais parfois dans cette épreuve quelque chose d’immense se donne. Ces épreuves que nous traversons dans la méditation sont autant de manières de nous rappeler que le monde est plus grand que toutes nos fabrications, que toutes nos compréhensions, nos conceptions. Citons pour finir Lacan dans le chapitre intitulé, ce qui devrait en ravir plus d’un, « Les paupières de Bouddha » du séminaire L’Angoisse : « Au reste, en droit, chacun de vous est un Bouddha – en droit, parce que, pour des raisons particulières, vous pouvez avoir été jeté dans le monde avec quelque boiterie qui fera à cet accès un obstacle plus ou moins irréductible. » Le reconnaître est déjà s’engager sur la voie et retrouver, à travers l’angoisse, la vérité de son être. Ces propos sur l’angoisse paraissent à première vue paradoxaux, car la méditation, comme la psychanalyse, sont dorénavant coupées de leur vocation première, qui est d’éveiller celui qui souffre à sa vérité, et non de l’endormir. La première noble vérité est-elle complètement oubliée ?

Nicolas d’Inca

Sources
Sigmund Freud,
Inhibition, Symptôme et Angoisse, PUF, 2005
Jacques Lacan,
Le Séminaire Livre X. L’angoisse, Seuil, 2005
Fabrice Midal, enseignement public « De la sérénité à l’angoisse », inédit
Chögyam Trungpa,
Jeu d’illusion, Seuil, 1997

Bouddhisme Actualités, N°124, mai 2010.

dimanche 2 mai 2010

Les pouvoirs de la méditation



Le Nouvel Observateur fait sa une de couverture (numéro 2372 du 22 au 28 avril 2010) sur la méditation comme nouvelle forme thérapeutique acceptée par la science, hors du domaine strictement spirituel. Les techniques MBSR et MBCT inspirées des travaux de Jon Kabat-Zinn sont à l'honneur. Une telle reconnaissance médiatique de la pratique méditative est un événement. Pour fêter cela voici reproduit l'article principal du dossier spécial méditation, par Ursula Gauthier.



Connaissance de soi, thérapie antistress, sagesse... Voici que se développe une nouvelle façon de faire le vide et de se concentrer sur l'instant. Hérité des pratiques orientales mais validé par la science, cet art de méditer séduit désormais intellectuels et cadres suractifs.

Quand vous entendez «méditation », avez-vous tendance à penser ashram, Katmandou, zazen, temple tibétain, musique planante et fumée d'encens ? Pour la plupart d'entre nous, la méditation reste en effet marquée par la grande vague exotique des années 1960 qui a vu son apparition sous nos latitudes. Peu importe l'étonnant succès rencontré depuis dans les monastères d'Europe, où on ne compte plus les bénédictins ou les carmélites qui ont adopté ces méthodes avec ferveur. Ni l'installation durable dans nos paysages de communautés de bouddhistes convertis, avec leurs temples, leurs monastères et leurs congrégations. La méditation continue encore d'être ressentie par le plus grand nombre comme «bizarre», «venue d'ailleurs». Mais les choses risquent de changer rapidement. Cinquante ans après son irruption, la méditation s'est en effet imposée dans un milieu a priori peu propice aux spéculations mystiques : le monde hospitalier. Le mouvement a débuté il y a une vingtaine d'années en Amérique du Nord sous l'impulsion de médecins et des scientifiques intéressés par ses effets thérapeutiques. L'une de ses versions baptisée mindfulness - « pleine conscience » est aujourd'hui pratiquée dans 250 hôpitaux et cliniques. La France commence seulement de s'y mettre.


« C'est un besoin désespéré de ne pas me laisser écraser par une maladie incontrôlable qui m'a poussée vers la méditation, écrit Rose M. sur un forum consacré à la fibromyalgie, une affection extrêmement invalidante accompagnée de fatigue constante et de douleurs dans tout le corps. J'avais entendu parler de l'effet du mindfulness sur la douleur chronique, j'ai trouvé sur internet des exercices gratuits. Je pratique depuis trois ans, et je compte bien continuer car la méditation a tout changé pour moi. » Rose M. raconte comment elle ajoutait jadis « la souffrance à la douleur» en luttant sans cesse contre elle-même, en étant «folle de rage » contre ce corps qui la trahissait. Elle vivait dans la plainte, la rancoeur et l'amertume d'avoir perdu sa vie d'avant, sa santé, sa carrière. «La méditation m'a appris à écouter les craquements de mon organisme avec attention et douceur, à travailler avec eux plutôt que contre eux et, du coup, je sais apprivoiser la douleur. Elle m 'a appris aussi à vivre dans le présent, au point que je me demande si au fond je n'y ai pas gagné... »


Aux Etats-Unis, plus de 10 millions de personnes déclarent pratiquer régulièrement une forme de méditation, soit deux fois plus qu'il y a dix ans. La plupart d'entre elles ne choisissent pas un gourou pour les guider dans les arcanes. Elles sont initiées dans les écoles, les hôpitaux, les administrations, les grandes compagnies, et jusque dans les cabinets d'avocats et les prisons.
La recherche n'est pas en reste. Le NIH, Institut national de Santé américain, a financé en 2008 plus de 50 études - contre 3 en 2000 - ayant pour objet d'évaluer l'effet de la mindfulness sur le stress, les addictions, la concentration, la dépression et même les bouffées de chaleur.



La pleine conscience

Ce n'est pas un hasard si Jon Kabat-Zinn, le scientifique qui a mis au point la nouvelle méthode, étudiait le zen dans les années 1970 auprès d'un maître coréen et que, pour se faire de l'argent de poche, il donnait des cours de yoga. Convaincu de l'efficacité de ces pratiques, il cherche un moyen de les rendre assimilables dans une société qui regarde ces jeunes passionnés de spiritualité orientale comme « une armée de Wisigoths aux portes de la ville », se souvient-il avec humour. La solution : purger la pratique de toute référence religieuse ou rituelle. Avec des éléments apparentés empruntés au yoga, au zen et au vipassana (une pratique bouddhiste indo-birmane), il crée une méthode très précise, dotée d'un protocole rigoureux, d'une méthode de formation non moins exigeante, qu'il baptise d'un concept courant dans le bouddhisme : la pleine conscience. Le nom officiel est MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction), « réduction du stress basé sur la pleine conscience ». Avec son doctorat de biologie moléculaire obtenu auprès d'un prix Nobel du fameux MIT, il n'a pas trop de mal à convaincre l'hôpital universitaire du Massachusetts de créer une clinique du stress où des malades souffrant de douleurs chroniques seraient formés à la nouvelle méthode. Le succès est tel que peu à peu les indications s'étendent des maux de tête aux douleurs liées aux maladies cardiaques, au sida, au cancer, puis aux affections chroniques, aux maladies immunitaires ou infectieuses, à l'infertilité.


Avec ses collègues dermatologues, Kabat-Zinn réalise même une expérience frappante sur des malades atteints de psoriasis, soignés dans une cabine d'UV trois fois par semaine. Ceux qui bénéficient d'un simple enregistrement de méditation guidée, diffusé dans la cabine pendant les quelques minutes que dure l'exposition aux rayons UV, verront leurs lésions guérir quatre fois plus rapidement que les autres ! Pour le père de la mindfulness, le doute n'est plus permis : la pleine conscience agit effectivement sur l'organisme. A condition que nous soyons présents au présent, entièrement tournés vers ce qui se passe en nous au moment où ça se passe. « La méditation, ce n'est pas ce que vous croyez, a l'habitude de dire Kabat-Zinn à ses auditeurs. Il ne s'agit pas de «faire le vide» dans sa tête, mais de faire attention au présent, moment après moment. Ce «presque rien» est la chose la plus simple et la plus difficile qui soit, insiste-t-il. Notre révolution digitale nous a catapultés dans un monde où nous sommes sollicités de façon démentielle, où il n'y a plus d'espace de respiration pour notre pauvre intériorité. Nous sommes constamment sur pilote automatique, tellement plus dans le faire que dans l'être ! Or il s'agit précisément de renouer avec notre être. »


Le potentiel de cette approche pour la pacification du mental et le maintien de l'équilibre émotionnel n'a pas longtemps échappé aux psys. Dès 1993, le psychiatre cognitiviste canadien Zindel Segal et deux de ses collègues anglais s'emparent de la mindfulness et mettent au point une version - intégrant des aspects de leur propre pratique psychothérapeutique - intitulée MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) « thérapie cognitive basée sur la pleine conscience ». Testée sur des patients avec des antécédents dépressifs et anxieux dans son Centre pour les Addictions et la Santé mentale à Toronto, la méthode fait la preuve de son efficacité en réduisant de moitié le risque de nouvelle rechute sur deux ans. Un résultat extraordinaire quand on connaît la fragilité de ces patients et la rareté des interventions adaptées.



Pour gagner en liberté

Depuis 2000, Zindel Segal vient chaque année en Suisse prodiguer des formations où se presse la fine fleur des psychiatres et psychologues cliniciens d'Europe. Parmi ses premiers auditeurs, le psychiatre Christophe André : «L'idée que nous pouvions éviter la rechute de nos patients dépressifs était une grande nouvelle, qui a permis à la psychiatrie française de s'intéresser à la prévention, chose à laquelle elle s'est mise avec beaucoup de retard. » Le psychiatre de Sainte-Anne est le premier en France à ouvrir dans son service un groupe de méditation, composé pour moitié de patients et pour moitié de personnels médicaux. Au fil des ans, des jeunes soignants viennent s'y former et partent monter des groupes dans différents coins de France. C'est donc d'abord à travers les psys que la mindfulness commence à se répandre en France, d'où elle est en train de se propager vers les centres antidouleur - un schéma inverse à celui qu'ont connu les Etats-Unis.


C'est aux psys formés aux thérapies cognitives et comportementales, les TCC, que l'on doit cette ouverture sur la méditation. Les TCCistes cherchent en effet à «recadrer» les patients anxieux ou déprimés en agissant soit sur leurs comportements, soit sur leurs «cognitions », c'est-à-dire sur les «idées automatiques » et généralement fausses et dévalorisantes qu'ils entretiennent en permanence à propos d'eux-mêmes et qui ont pour effet de les pousser à l'échec. Mais comment approcher les émotions inadéquates ou disproportionnées ? « La méditation est un outil plus efficace pour aider à gérer les émotions négatives, la peur, la tristesse, la honte, explique le docteur André. Elle doit passer par d'autres circuits cérébraux que les consignes verbales que nous pouvons leur donner Ces malades, qui font d'habitude tout pour fuir les émotions pénibles, de peur qu'elles les entraînent dans la spirale de la panique ou de la déprime, apprennent concrètement à cohabiter avec eux, le temps de la méditation, sans les fuir ni les corriger. Résultat : ils ont moins peur de leur peur, ils ruminent moins, ils collent moins à leur discours intérieur Ils gagnent donc en liberté. »


Mais, explique le psychiatre Frédéric Rosenfeld dans son guide de la méditation (1), cet exercice n'est pas dénué de dangers. Il ne devrait pas être pratiqué par des personnes en phase de dépression ou des personnes vulnérables prédisposées aux délires et aux hallucinations. Le mieux est de s'adresser à des professionnels ayant reçu une bonne formation (2). Quant à ceux qui voudraient s'abreuver à la source originelle, ils peuvent se tourner vers les conseils du moine Matthieu Ricard (3), qui a appris la méditation bouddhiste auprès de vénérables lamas tibétains. Notre moine national est de ceux qui font le pont entre la tradition plurimillénaire de l'Orient bouddhique et les développements les plus récents des neurosciences. En prêtant son cerveau d'athlète à leurs IRM et autres techniques d'imagerie cérébrale, il a contribué à montrer que la pratique régulière de la méditation modifie concrètement la physiologie cérébrale. Depuis les expériences menées sur ces cobayes d'un genre particulier, la notion de «plasticité cérébrale» a pris le pas sur celle de «perte neuronale ». Non, notre cerveau ne s'appauvrit pas irrémédiablement avec l'âge. Il peut au contraire se muscler, s'étoffer et gagner des qualités que seul l'entraînement intensif permet d'acquérir, comme les états durables de sérénité, de compassion et de bonheur.



(1)«Méditer, c'est se soigner», Les Arènes.

(2) Voir l'annuaire de l'Association pour le Développement de la Mindfulness

(3) «L'Art de la méditation», Nil